Quelle est la mission de France Gaz Liquides et quel est votre rôle ?


Depuis plus de 80 ans, l’association France gaz Liquides représente les entreprises distributrices de gaz de pétrole liquéfié (GPL) en France. L’association compte parmi ses membres associés les entreprises qui exploitent au moins un des modes de distribution des GPL et qui, par leurs activités, ont des intérêts industriels dans le stockage, le conditionnement, la fabrication d’équipements ou de matériels de distribution, dans le transport ou de ventes de prestations associées à l’énergie GPL. France Gaz Liquides assure donc la représentation de ses adhérents au sein du secteur de l’énergie et auprès des pouvoirs publics, et coordonne la participation aux travaux de réglementation et de normalisation relatifs à la distribution des GPL. L’association réalise ses activités dans le cadre des réglementations nationale, européenne et internationale, et dispense des formations et des travaux relatifs à la sécurité. En tant que Directrice générale, mon rôle est de guider les missions et travaux des experts, de fédérer nos adhérents, et d’assurer le porte-parolat auprès des décideurs politiques et sectoriels.

Selon vous, quel est le principal objectif de France Gaz Liquides pour cette année 2023 ?


La filière est fermement engagée dans le processus de décarbonation des gaz liquides, tout en devant répondre aux besoins des Français dans leurs activités domestiques et professionnelles. Les gaz liquides ont répondu, depuis le début de la crise énergétique, aux besoins d’approvisionnement et sans affolement sur les prix. Notre premier objectif est de rassurer sur notre capacité et notre contribution à assurer la fourniture d’énergie à plus de 20 millions d’utilisateurs situés principalement en zones rurales. Parallèlement, nous devons décarboner la filière pour inscrire cette énergie dans la loi de Programmation Energie Climat. Avec le biopropane et le rDME, produit par pyrogazéification de déchets ménagers et dont les investissements pour la France sont prometteurs, nous en avons les capacités. Certains industriels souhaitent s’installer en France et en Europe pour leurs unités de production de biogaz et de gaz bas-carbone. Nous sommes optimistes pour l’avenir de la filière : il en va de l’avenir énergétique de 94 % de la superficie de notre territoire qui est rurale et contient 33 % de la population.

Quel avenir pour les gaz liquides ?


L’avenir des gaz liquides va de pair avec celui de l’avenir des solutions énergétiques que l’on propose à la ruralité, aux 30750 communes rurales dont 83 % ne disposent pas de réseau de gaz naturel. Se poser la question de leur avenir énergétique, c’est rappeler que plus de 90 % des logements sont des maisons individuelles où les consommations énergétiques sont mal adaptées à l’électrification, que 50 % des besoins de cuisson des Français en zones rurales sont assurés par le propane et le butane, via des bouteilles ou des réservoirs. La question de la réponse à ces besoins des réseaux, notamment électrique, se pose donc tandis que les gaz liquides sont disponibles et abordables même en période de tensions. Il y a non seulement dès aujourd’hui une première étape de décarbonation qui leur est permise pour sortir du fioul avec les gaz liquides, mais la transition peut se faire totalement avec le biopropane. Les volumes de biopropane aujourd’hui disponibles en Europe sont de l’ordre de 250,000 tonnes et devraient s’élever à 2 millions de tonnes en 2030 avec l’augmentation des capacités de production. La production française provient des bioraffineries. Les investissements et les usines de production se développent, représentant une opportunité pour la France, une nécessité d’avenir pour les ménages ruraux.