Jean-Baptiste Choimet, Directeur général du groupe GTT

Depuis que vous avez pris la direction générale du groupe GTT, quels ont été vos projets prioritaires au cours des derniers mois ?

Ma nomination à la direction générale de GTT s’inscrit avant tout dans une perspective de continuité. J’ai pris la tête d’un Groupe solide, dont il faut saluer les succès, et qui dispose de très nombreux atouts pour soutenir son développement futur. Le cheminement de GTT est clair : pionnier il y a 60 ans avec les premières technologies de confinement du GNL, dont nous sommes désormais leaders, GTT a l’ambition de rester pionnier dans une transition énergétique en construction.
Mes premières actions ont été guidées par la volonté de renforcer les relations avec nos parties prenantes clés et d’assurer une transition fluide. Je me suis rendu auprès de nos principaux clients, notamment les chantiers navals et les armateurs, pour échanger sur leurs attentes et leur présenter ma vision pour GTT.
Un autre axe prioritaire a été de poursuivre les échanges constructifs avec la communauté financière. Les investisseurs doivent pouvoir compter sur un dialogue clair et transparent, et j’ai souhaité m’inscrire dans la continuité de ce qui a été réalisé au cours des dernières années. Il était pour moi essentiel de partager nos ambitions, notre stratégie et notre engagement en matière d’innovation et de développement durable.
J’ai également eu à cœur de consacrer du temps aux équipes, en France et à l’étranger. Ces rencontres ont nourri ma réflexion et m’ont permis de constater l’engagement exceptionnel des collaborateurs de GTT. Leur énergie et leur détermination sont des atouts indéniables pour assurer le succès futur du Groupe.

Comment GTT se prépare-t-il à répondre aux évolutions du marché du GNL et des nouveaux carburants, et quelles innovations technologiques sont prévues pour renforcer vos solutions de transport et de stockage ?

Je suis convaincu que GTT joue un rôle essentiel dans un contexte de transition énergétique aux dimensions multiples. Dans cette perspective, le GNL occupe une place centrale, le temps de développer de façon fiable, économiquement viable et à grande échelle, les énergies de demain.
Le GNL est la réponse pragmatique pour réduire les émissions de CO2, NOx, SOx et autres particules en remplaçant notamment le charbon, mais aussi en prenant une part de plus en plus importante comme carburant marin.
Cela signifie que GTT devra continuer à progresser, simultanément, sur plusieurs fronts : renforcer notre cœur de métier avec l’optimisation continue de nos solutions de confinement cryogéniques à membranes, et, fort de notre compétence dans le transport de gaz cryogénique, poursuivre le développement de technologies de transport pour les nouveaux gaz cryogéniques (de l’ammoniac à l’hydrogène). L’innovation est donc naturellement au cœur de notre ADN, et à titre d’exemple, en 2023, nous avons déposé 64 nouveaux brevets, portant notre portefeuille à près de 3300 brevets actifs.
En ce qui concerne l’hydrogène liquide, nous avons reçu cette année plusieurs approbations de principe, dans le cadre d’un projet de développement conjoint avec TotalEnergies, Bureau Veritas et LMG Marin. L’une pour le système de confinement cryogénique destiné à l’hydrogène liquide, et l’autre pour la conception préliminaire d’un hydrogénier de 150 000 m³.

Pouvez-vous nous parler des initiatives de GTT en matière de développement durable et de leur impact sur l’industrie maritime ?

Je suis persuadé que la technologie est l’un des vecteurs essentiels de la transition énergétique, et c’est une vision qui anime l’ensemble de nos collaborateurs. Il est important de rappeler que le secteur du maritime représente environ 3 % des émissions mondiales de CO2 et le Groupe est engagé afin de réduire cet impact. Depuis 2011, nos technologies pour le stockage et le transport GNL ont permis de diviser par deux les émissions de CO2 des méthaniers.
Nous avons adapté notre technologie de confinement Mark III à l’utilisation du GNL comme carburant marin qui permet de réduire de 20 à 25% les émissions de CO2 ainsi que la quasi-totalité de celles de soufre, de particules fines et d’oxydes d’azote. Par ailleurs, afin que les armateurs puissent bénéficier d’une flexibilité énergétique accrue, nous avons développé la solution « multifuel ready », permettant l’utilisation ultérieure de carburants alternatifs comme l’ammoniac ou le méthanol.
Par ailleurs, j’ai l’intime conviction que le digital, et en particulier les solutions de navigations intelligentes vont jouer un rôle clé dans la transition durable de l’industrie maritime. Adaptées à tous types de navires marchands, ces solutions permettent aux armateurs d’optimiser leurs opérations, de garantir la conformité aux réglementations environnementales, notamment grâce au routage météorologique, réduisant ainsi les émissions et la consommation de carburant.